BÉNÉFICES PSYCHOSOCIAUX
Avoir un animal de compagnie serait associé à de nombreux bénéfices pour la santé mentale et la réduction des symptômes dépressifs, notamment à travers l’augmentation du sentiment de bonheur, le renforcement du sentiment d’attachement et d’utilité, le soutien émotionnel et la réduction du stress.
AUGMENTATION DU SENTIMENT DE BONHEUR
Les animaux de compagnie peuvent avoir un effet positif sur le sentiment de bonheur.
Une étude montre que les propriétaires de chien ressentent de la joie en allant marcher avec leur chien. Les participants de cette étude affirment que leur chien est l’élément central qui les rend joyeux et non le fait d’être en nature ou de faire de l’exercice.
Les animaux de compagnie peuvent également avoir un effet positif sur la réduction du risque de dépression. Par exemple, chez des adultes de 65 ans et plus, le fait d’avoir un animal est inversement associé à la dépression.
Une étude réalisée auprès d’une population immunosupprimée (patients atteints du VIH) suggère que les propriétaires de chiens ont trois fois moins de risque de dépression que les non-propriétaires de chiens.
RENFORCEMENT DU SENTIMENT D'ATTACHEMENT ET D'UTILITÉ
Les animaux semblent contribuer au sentiment d’attachement et au sentiment d’utilité. Les individus qui ont des animaux de compagnie sont souvent émotionnellement attachés à leur animal et se sentent plus utiles grâce à ceux-ci.
Dans une étude réalisée auprès de participants âgés de plus de 65 ans, les auteurs démontrent que plus l’attachement à l’animal est fort, plus celui-ci a un effet positif sur la réduction de la dépression chez les gens qui ont peu de confidants.
Selon Castelli et collègues (2001), chez les hommes atteints du SIDA, le fait d’avoir un chat, ou encore mieux, d’en avoir plusieurs, est associé à un sentiment d'attachement plus élevé envers l’animal comparativement au fait d’avoir un ou plusieurs chiens. Selon ces participants, les chats contribuent davantage au sentiment d’utilité comparativement aux chiens et apportent également du confort et de la compagnie tout en nécessitant moins d’effort comparativement aux chiens.​
UNE SOURCE DE SOUTIEN ÉMOTIONNEL
Le soutien émotionnel correspond aux comportements d’affection et d’écoute qui apportent un sentiment de réconfort essentiel à un individu pour l’aider à traverser des moments difficiles.
Plusieurs études ont permis de montrer que les animaux de compagnie offrent du soutien émotionnel. En effet, dans l’étude de Westgarth et collègues (2017), le soutien émotionnel qu’apportaient les chiens était expliqué par la forte relation entre l’animal et l’homme.
Récemment, une étude réalisée auprès d’adultes vivant au Royaume-Uni a évalué le rôle des animaux de compagnie durant le confinement lié à la COVID-19. La majorité des propriétaires d’animaux (86,5%) rapportent que leur animal est une source importante de soutien émotionnel. Herrald et collègues (2006) suggèrent d’autant plus que les animaux de compagnie sont des compagnons qui contribuent à la qualité de vie des participants en réadaptation cardiaque par l’entremise du soutien social.
Chez les populations immunosupprimées spécifiquement, une étude montre que des visites assistées par des animaux (animal-assisted visits) auprès de patients atteints de cancer subissant des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie ont permis une augmentation significative du bien-être social et du bien-être émotionnel des participants malgré une diminution de leur bien-être physique et fonctionnel durant cette période.
Dans une étude réalisée avec des patients immunosupprimés, des individus atteints du SIDA, près de la moitié des participants de l’étude (47,6%) identifient leur animal de compagnie parmi les sources de soutien émotionnel.
DIMINUTION DU STRESS
Les animaux de compagnie peuvent également avoir un effet apaisant. En effet, les participants d’une étude, des hommes et des femmes âgés entre 29 et 69 ans, rapportent que la marche avec un chien représente une source de relaxation.
De plus, chez des patients atteints de cancer, les animaux peuvent également avoir des effets positifs sur leur niveau de stress. En effet, dans l’étude de Larson et collègues (2010), 80% des participants rapportent que leur animal de compagnie est bénéfique pour faire face au stress associé au diagnostic de cancer.
Ce résultat peut être expliqué par le niveau élevé d’attachement des participants envers leurs animaux et l’augmentation de leur bonheur grâce à ceux-ci.
Quelques études ont permis d’identifier les bénéfices psychosociaux associés au fait d’avoir un animal de compagnie. Cependant, peu d’études ont été effectuées auprès des populations immunosupprimées et aucune, à notre connaissance, n’a été réalisée auprès de personnes greffées. Le Projet Laurent apportera une contribution scientifique innovante et originale; il permettra de documenter les bénéfices psychosociaux et les mécanismes d’action sous-jacents auprès de patients immunosupprimés afin de formuler des recommandations concrètes utiles aux vétérinaires, aux professionnels de la santé et au grand public.
BÉNÉFICES SUR LES HABITUDES DE VIE
Le fait d’avoir un animal de compagnie serait également bénéfique à l’adoption et au maintien de saines habitudes de vie, plus particulièrement en favorisant la pratique d’activité physique, et un meilleur sommeil. Cependant, peu d’études ciblent spécifiquement les populations immunosupprimées et les connaissances demeurent très limitées quant aux bénéfices des animaux de compagnie pour la réduction des comportements sédentaires.
AUGMENTATION DU NIVEAU D'ACTIVITÉ PHYSIQUE
De nombreuses études réalisées auprès de la population générale suggèrent que le fait d’avoir un animal de compagnie est bénéfique pour la pratique d’activité physique.
Les adultes qui ont un chien rapportent plus de minutes d’activité physique (incluant la marche) que les adultes n’ayant pas de chiens. Une autre étude démontre que les nouveaux propriétaires de chiens ont augmenté leur temps de marche de 48 minutes par semaine sur une période d’un an.
Un autre résultat fort intéressant provenant d’une étude réalisée en 2019 suggère que les propriétaires de chiens sont plus nombreux à faire de la marche dans leurs loisirs, marchent plus longtemps et sont quatre fois plus susceptibles d’atteindre les recommandations de 150 minutes d’activité physique par semaine que les non-propriétaires de chien.
Finalement, il est démontré que les propriétaires de tout type d’animaux de compagnie (chat, serpent, oiseau, etc.) font davantage d’activité physique que les non-propriétaires d’animaux de compagnie.
EFFET SUR LES COMPORTEMENTS SÉDENTAIRES
Les comportements sédentaires sont caractérisés par une très faible dépense énergétique en position assise ou couchée (à l’exception du sommeil). Passer de longues heures devant l’ordinateur au travail ou dans ses temps libres, ou écouter la télévision sont considérés comme des comportements sédentaires.
Il est donc possible qu’un individu soit sédentaire tout en étant actif, c’est-à-dire en pratiquant régulièrement de l’activité physique. Or, la sédentarité est un facteur de risque indépendant d’une faible pratique d’activité physique pour de nombreux problèmes de santé tels que l’obésité.
Les études portant sur les bénéfices des animaux de compagnie sur les saines habitudes de vie se concentrent uniquement sur le changement du niveau d’activité physique et ne distinguent malheureusement pas l’activité physique et les comportements sédentaires.​
AMÉLIORATION DU SOMMEIL
À notre connaissance, seulement une étude examine l’association entre le fait d’avoir un animal de compagnie et le sommeil.
Les auteurs suggèrent que les propriétaires de chiens s’endorment plus rapidement que les propriétaires d’autres types d’animaux ainsi que les non-propriétaires d’animaux.
Aucune étude n’examine l’effet d’avoir un animal de compagnie sur les habitudes de vie telles que l’activité physique, les comportements sédentaires ou le sommeil chez les personnes immunosupprimées. Le Projet Laurent vise à identifier, par exemple, si le fait d’avoir un animal de compagnie favorise la pratique d’activité physique, la réduction des comportements sédentaires et le sommeil. Le Projet Laurent permettra également de documenter si certains types d’animaux ou activités que les propriétaires font avec leurs animaux sont associés à l’adoption et au maintien de saines habitudes de vie. Les résultats du Projet Laurent permettront de formuler des recommandations concrètes utiles aux vétérinaires, aux professionnels de la santé et au grand public.